samedi 25 mars 2017

LE PERROQUET : LA CHRONIQUE DE "CHEZ ICEMAN"

 Attention, cette BD va vous bouleverser.

En tout cas, moi, c’est ce que m’a fait ce petit chef d’oeuvre. 

Espé nous fait suivre les aventures du petit Bastien 8 ans, dont la mère souffre de schizophrénie depuis sa naissance. Par moment, elle entend des voix, voit des monstres, angoisse pour son enfant au point de vouloir s’autodétruire et détruire ce qu’il y a autour d’elle. Elle alterne alors les séjours dans ce qu’on appelle pudiquement des “établissements spécialisés”. Le petit Bastien ne réalise pas vraiment tout cela, ni même ses camarades à qui il raconte cela. Il la voit comme une sorte de superhéroïne qui ne maîtriserait pas ses pouvoirs mais aussi dans toutes les conséquences physiques des traitements qu’on lui inflige.

Amener le lecteur à voir la réalité de la maladie, du monde de l’hôpital psychiatrique à travers les yeux d’un enfant est une excellente idée. Mais plus qu’une manière de montrer, c’est aussi une réalité pour les enfants qui ont un parent qu’on juge, à un moment de sa vie, fou! Nous sommes ici dans les années 70-80 mais on ne peut pas dire que la médecine psychiatrique ai fait tant de progrès que cela, sinon dans la moindre utilisation des électro-chocs. Le recours à l’armoire à pharmacie reste de circonstance avec des conséquences physiques importantes. On invente des nouvelles maladies pour ranger tout cela, comme la bipolarité, en plus de la dépression et la schizophrénie, mais il faut bien avouer qu’on n’y comprend pas grand chose. On essaie de faire taire le problème sans aller le chercher et c’est très visible dans cet ouvrage.

Pour le titre, je vous laisse découvrir la raison en toute fin de l’histoire. Il est découpé en petits chapitres correspondant à des moments, des souvenirs de Bastien. Je ne connaît pas Espé, sa vie, mais pour être aussi réaliste, juste, il faut avoir vécu des choses ou sinon avoir entendu des témoignages. On ressort de cette lecture vraiment chamboulé et c’est très bien comme cela.

Une œuvre incontournable pour moi.


mercredi 15 mars 2017

LE PERROQUET : LA CHRONIQUE DE SMELLS LIKE ROCK

 Mon objectif de cette année était de lire plus de BD et avec Le perroquet d’Espé, je continue d’avancer dans ce challenge. C’est encore une fois grâce à Julia que j’ai découvert cette BD très touchante et bien loin des portraits de Pénélope Bagieu dans Culottées. Ici, un petit garçon de 8 ans nous raconte la maladie de sa maman atteinte de  « troubles bipolaires à tendance schizophrénique ».

Synopsis

Bastien a 8 ans. Et sa maman est malade. Souvent, elle fait ce que son papa et ses grands-parents appellent des « crises ». D’après les médecins, elle souffrirait de « troubles bipolaires à tendance schizophrénique ». c’est pour ça qu’il faut régulièrement l’emmener à l’hôpital, dans des établissements spécialisés, pour prendre des médicaments. Bastien n’aime pas trop ça car quand elle revient, elle ne réagit plus à rien. elle n’a plus aucun sentiment. Plus aucune envie.

S’inspirant de son propre vécu, Espé livre un récit aussi personnel qu’universel, celui d’un enfant perdu dans une réalité où l’imaginaire est le seul refuge ; dans son regard, on ne lit qu’incompréhension et douleur face à la maladie de sa mère.

Mon avis sur Le perroquet

Comme je le disais en introduction, mon objectif cette année est de lire plus de BD. Mais un de mes autres objectifs est de sortir de ma zone de confort littéraire. Avec Le perroquet d’Espé, je réunis ces deux objectifs en une seule lecture. Quand j’achète des BD, je reste toujours dans des thèmes très girly avec des illustratrices comme Pénélope Bagieu ou Maugaux Motin. N’étant pas du tout connaisseuse de ce genre, je ne m’aventure jamais bien loin dans le rayon BD. Heureusement, je pouvais compter sur Julia et ses superbes conseils pour m’aiguiller dans ma quête.

L’histoire

Le perroquet est une histoire qui nous est racontée par Bastien, un petit garçon de 8 ans. La maman de Bastien est très malade et a souvent des crises durant lesquelles elle casse tout autour d’elle et se met à hurler. Pour un petit garçon, ces crises sont très mystérieuses et il ne comprend pas toujours ce qu’il se passe. Ce qu’il sait, c’est que quand sa maman a des crises, il doit aller vivre chez ses grands-parents qui sont aussi ses voisins et que sa maman part souvent avec des monsieurs en blanc qui l’emmènent à l’hôpital.

Toute cette famille vit autour de Marie et sa maladie. Le père de Bastien fait tout pour aider sa femme et l’aider à gérer ses crises même s’il est épuisé. Les parents de Marie sont toujours là pour prendre soin de Bastien même s’ils ont du mal à comprendre la maladie de leur fille. La schizophrénie va malmener cette petite famille à laquelle on s’attache dès les premières pages.

Des personnages touchants

Dans Le perroquet, on s’attache très vite à tous les personnages mais surtout à Bastien. Ici, la maladie est vue par un petit garçon qui la raconte avec ses mots d’enfant. Il ne comprend pas ce qu’il se passe autour de lui et pense même que sa maman est un super héros ! Si la thérapie par électrochocs sonne comme une torture à nos oreilles d’adultes, Bastien lui pense que si sa maman reçoit de l’électricité dans le corps, elle peut développer des supers pouvoirs. La narration est à la fois naïve et touchante, et c’est bien la première fois que je prends autant de plaisir à lire une histoire racontée par un enfant !

Marie pourrait être un personnage que l’on rejette pour le mal qu’elle fait à sa famille, pourtant on la prend très vite en pitié. Les maladies mentales sont très difficiles à comprendre et à gérer pour les patients. Pour le bien de sa famille, elle accepte de nombreux traitements et fait de longs séjours à l’hôpital. On voit Marie se dégrader aussi bien mentalement que physiquement au fil des pages. On a envie de s’allier à son mari et à ses parents pour lui venir en aide.

Pourquoi j’ai aimé Le perroquet ?

Tout d’abord pour son histoire, bien entendu. Les maladies mentales sont un sujet qui m’intéresse énormément et j’étais heureuse de trouver une BD qui traite de ce sujet. En plus, j’ai beaucoup aimé que ce soit Bastien qui nous raconte son histoire, avec ses mots et son interprétation des événements. C’est un récit très touchant qui aura réussi à me faire verser quelques larmes.

Ensuite, j’ai adoré l’utilisation des couleurs. Quand la maman de Bastien est en crise, les planches sont entièrement recouvertes de rouge pour symboliser la colère, l’agressivité mais aussi le combat de Marie contre la maladie. Quand Bastien nous raconte de bons souvenirs, les planches sont vertes car cette couleur symbolise l’harmonie, le bonheur et la sérénité. L’auteur utilise beaucoup les couleurs pour faire passer ses émotions et cela rend le récit très intense. C’est vraiment le point qui m’a mené au coup de cœur avec cette BD.

Conclusion

Est-ce que je vous recommande Le perroquet ? Bien sûr ! Lisez cette BD sans aucune crainte, vous allez adorer. Même si c’est une histoire très dure, le fait qu’elle soit racontée par un enfant la rend très touchante. Vraiment, lisez cette histoire !


mercredi 8 mars 2017

LE PERROQUET : LA CHRONIQUE DE MILLE ET UNE FRASQUES

Espé signe, avec Le Perroquet, une BD poignante sur les troubles psychiques. Découvrez la maladie d’une femme à travers les yeux de son fils.

Bastien a seulement huit ans et il ne peut pas profiter de l’amour de sa maman autant qu’il le voudrait. En effet, elle souffre, selon les médecins, de « troubles bipolaires à tendance schizophrénique » qui la plongent régulièrement dans des crises terribles qui conduisent à une lourde prise de médicaments ou à l’internement.

Au milieu des crises et de l’absence, Bastien cherche à préserver sa vie d’enfant. Il se réfugie dans les bras de sa grand-mère mais aussi dans tous les ressorts imaginaires qu’il met en place pour surmonter tout cela. Ce récit est une autofiction qui prend aux tripes. L’auteur utilise des ingrédients de sa propre histoire afin de créer une oeuvre qui permette un message universel sur la maladie. Mais également sur la manière dont un enfant peut traverser ce genre d’épreuves.

Voilà une BD qui tente de mettre à terre le tabou qui règne encore autour de la maladie mentale. D’ailleurs, j’ai fini cette lecture avec un profond sentiment d’impuissance et de tristesse. Chapeau l’artiste !

Graphiquement, c’est une merveille. Espé utilise une palette de couleurs très variées qui marquent les émotions et les crises de la mère. Et le trait m’a littéralement conquise.


jeudi 2 mars 2017

LE PERROQUET : LA CHRONIQUE DE SCIENCE ET AVENIR

Bastien a 8 ans et sa maman est malade. “Troubles bipolaires à tendance schizophrénique" disent les médecins. Souvent, la maman de Bastien est conduite à l'hôpital. Quand elle en revient, abrutie par tous les traitements, elle ne réagit plus, n'a plus d'envie et semble totalement perdue dans sa tête. Alors, Bastien attend que sa mère sorte de son apathie pour passer de nouveau du temps avec elle. Jusqu'à la prochaine crise.

Récit autobiographique, Le perroquet est d'une force peu commune. Avec son trait précis autant que torturé et ses teintes monochromes, Espé nous plonge en plein dans le quotidien d'une famille vivant au rythme de la maladie de l'un de ses membres. D'ailleurs l'auteur dit avoir mis trente ans à raconter cette histoire, qu'il a eu un mal fou à le faire et que l'effort l'a rendu "malade physiquement et mentalement".

Un récit à hauteur d’enfant

Surtout Espé retranscrit avec une acuité terriblement expressive, presque expressionniste, le regard qu'enfant il devait avoir face à cette mère aimée mais de plus en plus inaccessible. Ainsi, Bastien adore dessiner les super-héros et s'imagine que les électro-chocs subis par sa mère font d'elle un être aux pouvoirs électriques. Tout le récit est ainsi raconté de son point de vue d'enfant tentant de trouver une rationalité dans la démence de sa mère et dans ses nombreuses absences. Et, pourquoi ce titre "le perroquet", pourriez-vous vous demander ? La réponse vous sera fournie dans les dernières pages et elle est, comme le reste de l'ouvrage, déchirante.