LE COL DE PY : LA CHRONIQUE DE SANCTUARY

 LE COMBAT SANS FILTRE D'UNE FAMILLE POUR SAUVER LE PETIT DERNIER

Dans le col de Py, l’auteur nous propose de partager un moment intime, une période de sa vie alternant grandes joies et lourdes peines….

On plonge au coeur de son couple lors de la naissance de leur deuxième enfant… La joie de cette belle arrivée va rp laisser place à l’accablement en apprenant que ce petit garçon souffre d’une malformation cardiaque. Moments difficiles, solitude, isolement, incompréhension et lourde responsabilité à savoir que faire pour la suite…. Il faut tenir bon, avancer, et reprendre son travail malgré les visites régulières à l’hôpital et les incertitudes sur les interventions éventuelles pour soigner l’enfant, avec les risques que cela comporte… Au milieu de cette spirale dramatique, une autre vie vient se mêler, celle d’un grand-père qui, malgré sa lutte quotidienne contre le cancer, va venir épauler, soutenir le couple et garder son dernier petit-fils qu’aucune crèche ou assistante maternelle ne veut accueillir à cause des risques pour son cœur… On voit, dans la description de cet homme, tout l’amour et le respect que l’auteur a encore aujourd’hui de lui… Un homme courageux empli d’amour.

L’histoire est très bien écrite. L’auteur ne se limite pas à raconter simplement les faits, il laisse passer toutes les émotions qui l’assaillaient à cette époque, celles de sa femme et une partie aussi, devinées j’imagine, du grand-père. On suit cette famille unie partageant des petites joies pour oublier cette peur d’un futur incertain omniprésente. L’auteur navigue habilement entre les informations autour de la maladie cardiaque, l’avancée à tâtons pour trouver une solution durable pour l’enfant, les difficultés de reprendre sa vie normale, que ce soit le travail ou le sport et ces tranches de vie de partage et de bonheur notamment apportés par la présence du grand-père.

Les dessins sont très bien réalisés, on y lit parfaitement les expressions des visages et les détails concernant la partie médicale permet une meilleure compréhension du problème cardiaque de l’enfant et de ses éventuelles solutions.

J’ai passé un très bon moment avec cet album qui m’a particulièrement touché. Il est vrai qu’une personne qui m’est proche a vécu une expérience similaire avec sa fille et elle a trouvé cet album assez fidèle à ce qu’elle a pu vivre. J’ai pu ainsi mieux appréhender l’épreuve qu’elle a pu traverser. Mais au-delà de ça, on sent que l’auteur y a mis beaucoup de lui. Les émotions sont magnifiquement retranscrites et on ressent toute sa peine, son bonheur et par-dessus tout l’immense reconnaissance pour son beau-père. C’est un moment de sa vie que l’auteur relate, c’est vrai, une des plus grandes épreuves qu’il ait pu traverser j’imagine et que je ne souhaite à personne, mais c’est aussi l’éloge d’un homme qu’il respecte et admire profondément et une ode à la vie pour ceux qui savent qu'elle ne tient qu'à un fil.

Le titre, énigmatique et incompréhensible pour qui n’aura pas lu l’intégralité de l’album, est aussi un message que je prends comme une ode à la persévérance, à l’effort et le courage d’aller au bout pour se rendre compte que ce qui paraissait insurmontable est finalement franchi et la joie de regarder l’obstacle dans son dos permet d’atténuer la souffrance ressentie pour y parvenir.

En bref

J’ai passé un très bon moment avec cet album qui m’a particulièrement touché. L’auteur y a mis beaucoup de lui. Les émotions sont magnifiquement retranscrites et on ressent toute sa peine, son bonheur et par-dessus tout l’immense reconnaissance pour son beau-père. C’est un moment de sa vie que l’auteur relate, c’est vrai, une des plus grandes épreuves qu’il ait pu traverser j’imagine et que je ne souhaite à personne, mais c’est aussi l’éloge d’un homme qu’il respecte et admire profondément et une ode à la vie pour ceux qui savent qu'elle ne tient qu'à un fil.

CHÂTEAUX BORDEAUX : TOME 10

 Le nouveau cycle de Châteaux Bordeaux paraîtra le 02 septembre. Voici déjà la couverture de l'album :

LE COL DE PY : LA CHRONIQUE DE LA RIBAMBULLE

 Tout à leur joie d’accueillir un second enfant dans leur foyer, Camille et Bastien s’effondrent quand les médecins leur annoncent un problème cardiaque pour le petit Louis. Alors que son arrivée à la maison aurait du être un moment de bonheur en famille avec Chloé, sa grande sœur, et les parents de Camille, l’angoisse les submerge. Très vite, la succession de spécialistes, d’analyses et de termes médicaux incompréhensibles devient leur quotidien, menacé par l’état de santé incertain du petit. Heureusement, Pablo, le grand-père, peut s’occuper de Louis. Bien qu’un cancer l’affaiblisse, son optimisme et sa joie de vivre sont fortifiés par l’amour de ces enfants, et les deux malades nouent une relation hors-norme…

« Regardez, moi, si j’avais baissé les bras, ça ferait longtemps que je ne serais plus là devant vous! Alors pas question d’abdiquer! Vous avez deux beaux enfants, vous devez relever la tête pour eux ! »

Derrière cette histoire forte, bien que les noms soient changés, se cache évidemment celle de son auteur et de sa famille, touchés par ces événements douloureux qui fragilisent même les caractères les plus solides. En parallèle de ses projets plus grand public, comme l’excellente saga Châteaux Bordeaux, Espé avait déjà entrepris un récit très personnel avec Le Perroquet, qui abordait avec une grande sensibilité les troubles mentaux de sa mère. Cette fois, s’il ne s’épargne pas à travers le personnage de Bastien, en colère face à l’injustice, il relate avec la même sobriété et la même justesse de ton les graves problèmes cardiaques de son fils, ainsi que sa relation avec sa belle-famille et le cancer de son beau-père. L’émotion ne fait donc pas qu’effleurer, on est immédiatement emporté avec lui dans cette aventure familiale qui parlera sans doute à beaucoup d’autres et dont on sort la larme à l’œil mais plein d’optimisme. L’amour qui ressort de ces pages est souvent bouleversant mais fait comprendre comment tous ces personnages, à l’intérieur et hors des cases, ont peu affronter l’angoisse du deuil et en sortir plus forts.

Un témoignage extrêmement fort et touchant, et un incroyable message d’amour aux siens.

LE COL DE PY : l'avis des lecteurs

Derrière ce titre un peu énigmatique « le Col de Py » (qu’on ne comprendra qu’à l’épilogue) se cache un roman graphique autobiographique poignant publié par Bamboo dans la collection « Grand angle » . Sébastien Portet (dit Espé) raconte sous le masque transparent de Bastien Laporte la naissance de son deuxième enfant Louis et la découverte de sa malformation cardiaque. Sous-titré « Histoires de vie », cet album dresse aussi le portrait du grand-père courageux Pablo qui, malgré le cancer qui le ronge, viendra épauler le jeune couple et veiller sur son petit-fils tout au long du parcours du combattant qui sera mené pour le sauver.

On a ainsi une histoire de transmissions : transmission du père dessinateur à son fils puisqu’il immortalise l’odyssée qui fut la leur, mais également transmission entre une vie qui s’éteint et une autre qui peine à s’épanouir … Cette construction narrative qui met incessamment en parallèle les trois générations est très émouvante et transforme cette histoire de cœur malade en une histoire de cœurs aimants et en un vrai coup de cœur !

Il faut dire que la situation de l’auteur trouve de troublants échos dans celle que nous avons vécu à la naissance de notre fils cadet. L’album d'Espé, je l’ai donc adoré, compris, vécu… Ca a fait remonter des émotions enfouies et des choses qu’on avait voulu oublier : la bêtise des uns, la méchanceté des autres. Tant de choses sont magnifiquement et pudiquement rendues dans cette bande dessinée : la culpabilité, l’incompréhension, la révolte et toutes les émotions qui étreignent les parents … Les gens qui vous accusent d’être trop protecteurs voire complaisants ( !) car une grande partie de ce handicap ne se voit pas et qui se disent que c‘est faire bien des histoires pour pas grand-chose ; les décisions que le corps médical vous demande de prendre alors que vous ne comprenez rien à leur jargon ; le jargon médical (fidèlement retranscrit dans les bulles) que finalement vous adoptez vous-mêmes sans vous en rendre compte ; les multiples rendez-vous avec des spécialistes et les bilans sans fin ; la difficulté à gérer le quotidien ; les querelles de chapelle et d’egos de certains docteurs ; l’attente insupportable avant les opérations parce qu’on vous dit qu’il faut gagner du temps pour mettre toutes les chances de votre côté et que vous voyez pourtant quotidiennement que votre enfant souffre et puis enfin l’admirable dévouement de tous ces soignants …

« Le col de Py » ne peut laisser indifférent parce qu’il retrace, de façon fluide et linéaire, ce parcours vécu par Pablo, Bastien et sa femme Camille, le petit Louis sans oublier la grande sœur Chloé sans acrimonie et sans pathos. Pour ce faire, Espé crée une certaine mise à distance avec un trait semi-réaliste qui est presque caricatural parfois mais qui enveloppe également de beaucoup de tendresse les protagonistes dans les couleurs pastel d’Aretha Battutista et il prête aussi particulièrement attention à la retranscription des émotions dans grâce aux visages très expressifs de ses personnages.

L’autre récit autobiographique d’Espé, « « Le Perroquet », m’avait émue aux larmes ; là pour les raisons expliquées plus haut j’ai carrément sorti la boîte de Kleenex . Mais c’est un one shot qui touchera tout le monde . Espé est dans ses récits autobiographiques un véritable auteur complet. Son écriture toute en retenue est très élégante et l’on remarque, en outre, une grande inventivité graphique dans des pleines pages qui transcrivent dans des raccourcis surréalistes saisissant l’état d’esprit des parents quand tout vole littéralement en éclats ou présente des images sans textes consacrées aux petits moments de bonheur qui donnent une respiration au récit et aux lecteurs. Je salue son talent et le courage du petit Louis et je vous incite vraiment à lire cette bd qui nous rappelle le sens des priorités, raconte un magnifique histoire d’amour et de transmission et finit sur une belle leçon de vie et d’espoir …

Par Bd.Otaku